Trump joue le démantèlement de l’Europe

Comme il est difficile de l’ignorer, les autorités européennes ont les plus grandes difficultés à régler leurs propres différents, ou à les masquer. Si cela ne suffisait pas pour aggraver le démantèlement de l’Union européenne et de l’union monétaire, on peut compter sur Donald Trump pour appuyer là où cela fait mal afin de les diviser d’avantage. Car sa stratégie est clairement d’imposer à terme à chacun de ses membres de négocier des accords commerciaux bilatéraux dans le cadre de rapports de forces favorables.

Qui succédera à Trump sinon lui-même ?

L’accord avec la Chine présenté il y a moins d’un mois n’était qu’une courte trêve et les hostilités sont relancées en grand. Donald Trump menace désormais de surtaxer de 10% les importations chinoises représentant une valeur globale de 200 milliards de dollars, dont la liste sera publiée à la fin du mois. « Des mesures supplémentaires doivent être prises pour encourager la Chine à changer ses pratiques déloyales et à ouvrir son marché aux biens américains » a-t-il justifié, afin de compenser le vol de technologies et de propriété intellectuelle américaines qu’il dénonce.

L’insaisissable changement de l’ordre mondial

Combien de temps vont-ils continuer à jouer à faire semblant, à déplorer l’abandon des relations à l’ancienne mode ? Donald Tusk, le président de l’Union européenne, est dans le vrai quand il reproche à Donald Trump de défier « l’ordre mondial » à l’occasion du G7, mais dans le faux quand il considère implicitement que celui-ci est immuable. D’où le malaise de dirigeants devant cet ordre en train de basculer, qu’ils ne savent pas comment rattraper.

Les Allemands n’ont pas de plan B

Ces derniers temps, il est fait assaut de créativité afin de contourner le diktat des autorités allemandes et de leurs alliés, dont le modèle de croissance est mis à mal par Donald Trump. L’objectif est d’assouplir les contraintes qui pèsent sur la politique budgétaire sans violer le pacte signé avec le démon, mais tout bute sur la constatation que, plus que jamais crispées, elles n’ont pas de politique de rechange.